La boxeuse algérienne Imane Khelif reçoit la médaille d’or lors du tournoi de boxe féminine des moins de 66 kg,aux JO de Paris,le 9 août 2024. PILAR OLIVARES / REUTERS Après le tournoi de boxe,la bataille judiciaire. Quelques heures avant de remporter la médaille d’or du tournoi olympique de boxe féminine des moins de 66 kg face à la Chinoise Yang Liu,vendredi 9 août,la boxeuse algérienne Imane Khelif a entamé un autre combat devant les tribunaux. Victime depuis plus d’une semaine d’une virulente campagne de dénigrement concernant son identité de genre,la boxeuse a déposé plainte contre X devant le pôle national de lutte contre la haine en ligne du tribunal correctionnel de Paris.
Cette plainte,que Le Monde a pu consulter,vise des faits de « harcèlement moral » en ligne. Sa victoire par abandon en quarts de finale contre la boxeuse italienne Angela Carini,le 1er août,avait déclenché un tsunami mondial de messages haineux sur les réseaux sociaux la décrivant comme un « transgenre » concourant volontairement dans la mauvaise catégorie,voire un « homme » coupable de « violences faites aux femmes ».
Dénonçant des « spéculations entretenues par des personnes malveillantes »,son avocat,Me Nabil Boudi,précise dans la plainte que « ces publications ont été postées par des personnalités politiques importantes »,ce qui a contribué à les diffuser très largement sur le réseau X,où elles auraient « dépassé les 100 millions de vues ». Une polémique inarrêtable,qui s’est transformée en un véritable « calvaire » pour la boxeuse algérienne de 25 ans,en pleine compétition olympique.
Une paille,comparé à l’audience de certains tweets publiés à l’étranger,que ce soit par la romancière britannique J. K. Rowling,l’homme d’affaires Elon Musk,la première ministre italienne,Giorgia Meloni,ou encore le candidat à la présidentielle américaine,Donald Trump. Loin de se limiter aux frontières de l’Hexagone et du monde du sport,la campagne de cyberharcèlement qui a visé la boxeuse était non seulement « massive »,précise la plainte,mais aussi « coordonnée ». « L’enquête devra déterminer qui a été à l’origine de cette campagne misogyne,raciste et sexiste,ainsi que celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique »,insiste Me Boudi auprès du Monde.
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