Patrick Drahi multiplie les cessions pour faire face à son endettement

2024-08-13

Patrick Drahi,président du groupe Altice,à Paris,le 2 février 2022. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP Pas de trêve olympique pour Patrick Drahi. Face au surendettement de plusieurs de ses entreprises,dont l’opérateur télécoms SFR en France,redevable à lui seul de 24,3 milliards d’euros,l’homme d’affaires enchaîne les cessions d’actifs depuis deux semaines.

Dernière en date,celle de BT,annoncée lundi 12 août. La part de 24,5 % au capital de l’opérateur britannique va être vendue à l’indien Bharti,fondé et dirigé par Sunil Bharti Mittal (sans lien avec Lakshmi Mittal,le propriétaire d’ArcelorMittal),pionnier du téléphone mobile du sous-continent sous la marque Airtel et onzième fortune du pays,selon le classement 2023 de Forbes.

La transaction se fera en deux temps : Bharti en achètera 9,99 %,puis prendra les 14,51 % restants une fois obtenu le feu vert des autorités britanniques. Le montant de l’opération n’est pas communiqué,mais,selon la valeur de BT à la Bourse de Londres,il est estimé à 3,2 milliards de livres (3,74 milliards d’euros),ce qui permet à M. Drahi de récupérer sa mise,alors que la chute de l’action BT en 2023,avant sa récente remontée,l’avait mis en danger.

8,2 milliards d’euros d’opérations financières en deux mois

Altice UK,la société britannique de M. Drahi,avait payé environ 3,5 milliards de livres pour constituer ce bloc de 24,5 %,entre 2021 et 2023,comme l’a expliqué le Financial Times le 21 juillet,ces achats ont été financés à crédit. La somme payée par Bharti permettra de rembourser ces financements.

L’annonce de la cession de BT intervient trois jours seulement après celle d’une partie de Sotheby’s au fonds souverain d’Abou Dhabi,ADQ. Ce dernier va participer à une augmentation de capital de 1 milliard de dollars (915 millions d’euros) afin de réduire de près de moitié la dette de la maison de vente aux enchères détenue par Patrick Drahi depuis 2019. La part d’ADQ n’est pas précisée,mais l’homme d’affaires restera l’actionnaire majoritaire de Sotheby’s.

Le 2 août,Altice International,autre société de Patrick Drahi,avait annoncé la vente de l’agence de publicité Teads à la société américaine Outbrain,pour 1 milliard de dollars,dont 725 millions payés en cash.

Cette salve de cessions suit la finalisation,début juillet,de la vente d’Altice Media (BFM-TV,RMC…) à CMA CGM,pour 1,55 milliard d’euros,et celle,mi-juin,de 70 % des centres de données de SFR à un fonds d’investissement de la banque américaine Morgan Stanley,pour 535 millions d’euros. S’ajoutent 500 millions d’euros de dividendes remontés de XpFibre,la filiale de SFR spécialisée dans le déploiement de la fibre optique. Au total,Patrick Drahi a donc réalisé plus de 8,2 milliards d’euros d’opérations financières en deux mois.

Il vous reste 37.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Avertissement: Cet article est reproduit à partir d'autres médias. Le but de la réimpression est de transmettre plus d'informations. Cela ne signifie pas que ce site Web est d'accord avec ses opinions et est responsable de son authenticité, et ne porte aucune responsabilité légale. Toutes les ressources de ce site sont collectées sur Internet. Le partage est uniquement destiné à l'apprentissage et à la référence de tous. En cas de violation du droit d'auteur ou de la propriété intellectuelle, merci de nous laisser un message.

LePlusRécent

Vente du Doliprane : « Sanofi et l’Etat ont tous deux fait des compromis »

Pour mener à bien la cession de sa filiale Opella au fonds d’investissement américain CD&R, Paul Hudson, le patron du laboratoire pharmaceutique, a accepté à contrecœur que l’Etat entre au capital, explique-t-il dans un entretien au « Monde ».
Sommet des BRICS : comment la guerre en Ukraine accélère l’usage international du yuan

La Chine, qui a intensifié ses échanges avec la Russie, sous sanctions occidentales, promeut l’utilisation des devises nationales afin de contourner la domination du dollar.
Immobilier et assurance-vie : les SCPI ne sont pas la seule option

Pour agrémenter son contrat d’assurance-vie d’une touche d’immobilier locatif, il existe des alternatives aux sociétés civiles de placement immobilier.
Les déboires made in Normandie d’Oussama Ammar, le gourou de la tech

Une procédure de liquidation menace la survie de l’hôtel situé près de Honfleur dans lequel Oussama Ammar aurait recyclé une partie des fonds que ses anciens associés dans l’incubateur The Family l’accusent d’avoir détournés.
En Pays de la Loire, la Safer accusée de ne pas privilégier l’installation de jeunes agriculteurs

Dans le Maine-et-Loire, 170 hectares vacants ont été confiés à des professionnels déjà implantés au détriment d’un projet d’agriculture bio.
Le chantier délicat de la SNCF pour remplacer ses ponts centenaires

Au nord de Paris, un impressionnant chantier de génie civil doit remplacer un ouvrage massif tout en limitant au maximum l’impact sur le trafic ferroviaire.
L’ex-eurodéputé Jérôme Rivière bientôt jugé pour fraude fiscale aggravée

L’élu d’extrême droite, qui siégeait à Bruxelles jusqu’en juin 2024, est accusé de fraude fiscale et de blanchiment par l’intermédiaire de sociétés domiciliées à Hongkong. Il doit comparaître le 4 décembre devant le tribunal correctionnel.
La Namibie, nouvel eldorado africain du pétrole offshore

« L’Afrique toujours accro aux hydrocarbures » (2/6). Pays producteur à l’horizon 2030, la Namibie disposerait de réserves offshore d’environ 11 milliards de barils à 280 kilomètres de ses côtes. Selon les autorités, le pétrole va permettre de doubler le PIB d’ici à 2040.
Le projet de budget 2025 sème l’inquiétude dans l’industrie française

Frappées par un ralentissement depuis le début de l’année, grandes et petites entreprises industrielles craignent que la hausse des impôts et la baisse des aides publiques prévues dans le projet de loi de finances nuisent à leur relance.
Le budget à risque de la prévention des catastrophes naturelles

Le projet de loi de finances 2025 prévoit une stabilité des crédits alloués au fonds de prévention des risques naturels majeurs, malgré la hausse annoncée des cotisations d’assurance. Le secteur évoque un « hold-up ».