Le PDG de Nvidia,Jensen Huang,lors d’une conférence sur l’intelligence artificielle,à San José (Californie),le 18 mars 2024. JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES VIA AFP Le mât jaune et rouge,dressé au milieu du parking de la zone commerciale,brille comme un phare pour les automobilistes américains. A toute heure du jour et de la nuit,il y a toujours un restaurant Denny’s pour accueillir les visiteurs affamés. Mais celui de Berryessa Road,dans l’est de San José,en Californie,est devenu le plus célèbre du pays. On y trouve pourtant les mêmes tables,chaises et canapés rouges surannés que dans le millier d’autres restaurants de la chaîne aux Etats-Unis. Dans un coin discret,au-dessus de la banquette d’angle,une plaque toute fraîche prévient : « Cet emplacement a vu naître une société à 1 000 milliards de dollars [906 milliards d’euros,au cours actuel]. Félicitations Nvidia ! Qui aurait pensé qu’une idée lancée ici changerait le monde ? »
Sur l’année 2023 (exercice fiscal clos fin janvier),ses ventes ont bondi de 126 %,à 61 milliards de dollars,et son bénéfice net a frôlé les 30 milliards. Du jamais-vu dans le monde austère des fabricants de puces,ni même dans la technologie en général. Intel,aux temps glorieux de son monopole sur les PC avec Microsoft,n’a jamais atteint une telle performance. Pas plus qu’Apple en pleine frénésie de l’iPhone. A tel point que les analystes sont perplexes devant un tel engouement : feu de paille,bulle ou changement d’époque ?
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