Le vignoble du domaine du Val d’Argan,dans le village d’Ounara près d’Essaouira (sud du Maroc),en 2018. FADEL SENNA / AFP Le vin marocain est-il condamné à disparaître ? Un tel scénario suscitait,il y a peu,des haussements d’épaules chez les producteurs du royaume chérifien,mais la réalité a fini par rattraper jusqu’aux plus optimistes. Qualifié par les Nations unies de territoire en « stress hydrique »,le Maroc traverse en 2024 sa sixième année consécutive de sécheresse,frappé par des vagues de chaleur à répétition. Le thermomètre a frôlé les 50 °C en juillet et en août.
A tel point que la hausse des températures et le manque d’eau font peser sur les vignes du pays le risque de leur possible extinction,à en croire l’œnologue français Jacques Poulain,l’un des plus alarmistes. « C’est la catastrophe,les ceps que j’ai fait planter il y a moins de vingt ans sont en train de crever »,s’inquiète le chef vigneron de La Ferme Rouge,le numéro deux du marché,dont les quelque 300 hectares (ha) produisent 6 millions de bouteilles par an.
« On a vendangé sous 49 °C,ce fut un cauchemar »,annonce d’emblée Nahla Bahnini. Ancienne directrice chez Saint-Gobain,la Franco-Libanaise s’est lancée avec son mari marocain,chirurgien de profession,et l’aide du consultant viticole star Stéphane Derenoncourt. En 2015,le couple sortait ses premières bouteilles. Le domaine en produit désormais 80 000 en moyenne chaque année.
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