Des étudiants devant un bâtiment universitaire de la Toulouse School of Economics (TSE),le 13 octobre 2014 à Toulouse. REMY GABALDA / AFP Un enseignant contractuel de la Toulouse School of Economics (TSE) a été suspendu à titre conservatoire après s’être exprimé sur la situation au Proche-Orient dans un cours de mathématiques,mardi 3 septembre.
En introduction de son cours,Benoît Huou a évoqué durant plusieurs minutes un texte publié dans « la revue de référence internationale en termes de santé »,The Lancet,qui,le 5 juillet,avait évalué à « près de 200 000 morts » le nombre de décès parmi les Palestiniens du fait des attaques de l’armée israéliennes depuis la fin de 2023.
« Tout le monde y passe,des enfants aux personnes âgées. De mon vivant – j’ai 35 ans –,j’ai jamais vécu une telle boucherie,une telle guerre à sens unique »,a notamment déclaré l’enseignant devant deux cents étudiants,selon un enregistrement diffusé sur le réseau X par le compte pro-Israël Sword of Salomon,qui en avait fait un « signalement ».
« La situation n’a pas commencé le 7 octobre,et il est malhonnête de dire que le responsable de ce qui se passe actuellement est le Hamas »,a poursuivi Benoît Huou,appelant au boycott d’Israël. « Je ne veux pas parler de ce qui s’est passé le 7 octobre,mais rien,absolument rien ne justifie de massacrer une population civile comme c’est en train de se passer »,a ajouté l’enseignant tout en dénonçant « le soutien tacite » du gouvernement français.
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,Sylvie Retailleau,a rappelé pour sa part,toujours sur X,que « le rôle de l’enseignement supérieur est de bâtir une société meilleure »,« de combattre l’antisémitisme et toutes les discriminations »,« de lutter contre les fake news et les amalgames nauséabonds »,et « d’agir contre les haines et de soutenir toutes ses victimes ».
Sur le fond,le texte publié dans The Lancet ne correspond pas à un article journalistique mais à une « lettre »,c’est-à-dire une contribution de lecteurs. La revue explique qu’il s’agit de « réflexions » de lecteurs sur « le contenu publié dans The Lancet ou sur d’autres sujets d’intérêt pour nos lecteurs » qui « ne sont généralement pas évaluées par des pairs ».
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