Sur le chantier d’un immeuble résidentiel,à Clamart (Hauts-de-Seine),le 3 avril 2024. LUDOVIC MARIN / AFP Amorcé au printemps,le rebond du crédit immobilier s’est nettement amplifié en juillet,profitant de la détente des politiques monétaires,montrent les chiffres publiés par la Banque de France vendredi 6 septembre.
Les nouveaux crédits à l’habitat,toutes durées confondues et hors renégociations de prêts,ont atteint 11,3 milliards d’euros en juillet,leur plus haut niveau depuis mai 2023. Par rapport au point bas atteint en mars à 6,9 milliards d’euros,le rebond atteint ainsi 64 %.
Certes,la forte baisse observée depuis la mi-2022,conséquence de la remontée rapide des taux d’intérêt orchestrée par la Banque centrale européenne (BCE) pour tenter de juguler l’inflation,est très loin d’être effacée. Avant cette phase de repli rapide,la production mensuelle de nouveaux crédits à l’habitat avait culminé à plus de 22 milliards d’euros en mai 2022.
Reste que la baisse d’un quart de point des taux directeurs de la BCE décidée en juin,largement anticipée par les marchés financiers,a eu un impact notable,même si elle n’est pas la seule cause du rebond. « Trois éléments sont réunis pour favoriser la relance du marché : une baisse significative des taux d’intérêt,une baisse des prix immobiliers et,même s’il n’est pas ressenti par tous les ménages,un redressement du pouvoir d’achat,grâce au ralentissement de l’inflation et à l’augmentation des salaires »,précise Marie-Laure Barut-Etherington,directrice générale adjointe de la Banque de France.
De quoi nourrir l’optimisme des courtiers en crédit,dont la plupart ont souffert ces deux dernières années de la chute des volumes de transactions. Plusieurs d’entre eux saluent le dynamisme commercial retrouvé des grandes banques françaises,un changement d’attitude lié à la reconstitution progressive de leurs marges.
Pour autant,personne n’imagine un retour aux sommets des années 2015-2022 à court ou moyen terme,principalement parce que les taux devraient rester supérieurs à leurs niveaux quasi nuls de cette période,mais aussi parce que le contexte politique incertain en France continue de freiner l’investissement locatif,un segment de marché sensible aux inquiétudes sur la fiscalité. En juillet,les primo-accédants représentaient ainsi la moitié des nouveaux crédits à l’habitat,contre à peine plus de 40 % il y a trois ans.