Sur la chaîne de production du modèle Fiat Grande Panda,dans l’usine de fabrication Stellantis,à Kragujevac (Serbie),le 22 juillet 2024. OLIVER BUNIC / BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES La guerre des normes automobiles se poursuit à Bruxelles. Alors que constructeurs et équipementiers s’entredéchirent sur la nécessité de décaler le durcissement des normes de CO2 prévu en 2025,une autre bataille se joue sur le front des batteries : la mesure de leur empreinte carbone. Une filière industrielle majeure,des fleurons européens et 12,9 millions d’emplois sont en jeu.
Sur le premier point,c’est une note blanche,non signée,émanant de Renault et de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA),qui a ouvert le débat public. Elle se positionne – ce qu’a confirmé un communiqué de l’ACEA – en faveur d’un moratoire de deux ans sur le durcissement de la norme dite « CAFE » (Corporate Average Fuel Economy) prévu. Celle-ci plafonne le niveau moyen d’émission de CO2 par kilomètre par voiture vendue,avec une forte amende pour les constructeurs qui le dépassent.
Or,en 2025,la norme actuelle,en vigueur depuis 2021,sera durcie de 15 %. Un objectif difficile,voire impossible,à tenir,affirment les constructeurs automobiles,alors que les ventes sont moroses et que les voitures électriques,plus chères que les thermiques,sont de moins en moins subventionnées par les Etats. Selon les calculs de la banque Jefferies,l’amende encourue pourrait représenter de 2,6 à 7,3 milliards d’euros pour le seul groupe Volkswagen,qui détient 26 % du marché européen.
« Du point de vue de la concurrence si chère à l’Union européenne,il serait surréaliste de changer les règles maintenant »,a déclaré Carlos Tavares,le directeur général de Stellantis,à l’Agence France-Presse,du concours d’élégance automobile de Chantilly (Oise),dimanche 15 septembre,ajoutant : « Tout le monde connaît les règles depuis longtemps,tout le monde a eu le temps de se préparer,et,donc,maintenant on fait la course. » Il assure que son groupe respectera la norme sans acheter de crédits à d’autres,comme Tesla ou Volvo.
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