Quel type d’entreprise peut être à l’initiative de la réouverture d’une centrale nucléaire ? Un géant du numérique et de l’intelligence artificielle (IA). Microsoft a ainsi annoncé,vendredi 20 septembre,la relance de l’unité 1 de la centrale de Three Mile Island,en Pennsylvanie,fermée depuis 2019. Le symbole est fort car c’est dans ce site,sur une unité voisine,qu’avait eu lieu en 1979 un accident nucléaire ayant mis un coup d’arrêt au développement de cette technologie aux Etats-Unis. Plus largement,le projet incarne l’offensive menée par les patrons des grandes entreprises de la tech en faveur du nucléaire,dont ils se font les champions,pour étancher les besoins énergétiques toujours plus grands de leurs logiciels d’IA.
Le contrat annoncé vendredi a une durée de vingt ans : à partir de 2028,Microsoft achètera au fournisseur Constellation 837 mégawatts (MW) de capacité électrique,soit l’équivalent de la consommation de 800 000 foyers,précise le communiqué. Microsoft investirait 1,6 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros),selon le Financial Times. Soumis aux autorisations des autorités,le projet est la deuxième réouverture de centrale aux Etats-Unis,dont environ 20 % de l’électricité provient du nucléaire.
Quelques jours plus tôt,le patron d’un autre géant du numérique avait aussi fait une annonce inhabituelle : « Laissez-moi vous dire quelque chose qui va vous paraître vraiment bizarre. (…) Nous sommes en train de concevoir un centre de données qui aura plus d’un gigawatt de puissance électrique (…),et il y a les autorisations pour y construire trois réacteurs nucléaires. Ce sont des petits réacteurs nucléaires modulaires qui vont alimenter le site. Voilà à quel point les choses deviennent folles »,a expliqué le fondateur d’Oracle,Larry Ellison,aux analystes réunis pour sa conférence de résultats trimestriels. Pour justifier son projet,le spécialiste de la fourniture aux entreprises de services et d’hébergement en ligne dans le cloud a évoqué le coût « astronomique » de l’entraînement des futurs modèles d’IA,toujours plus gourmands en calcul informatique. Pour rester dans la « course »,il faudra bientôt investir « 100 milliards de dollars » pour un modèle,a-t-il assuré.
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