Un troupeau de moutons près du col du Glandon,dans les Alpes françaises,le 21 août 2018. JEFF PACHOUD / AFP C’est un cas représentatif des conditions de travail de certains travailleurs ruraux,en particulier les bergers,souvent contraints d’arriver sur le lieu de leur contrat avant que celui-ci démarre. Dès lors,qui est responsable si une blessure survient à ce moment-là ?« Il s’agit d’un accident de vie privée »,s’est d’abord vu répondre J. par la sécurité sociale agricole(MSA) des Alpes-du-Nord,le 31 août 2023. La bergère espérait pourtant voir la fracture de sa cheville,survenue deux mois plus tôt en arrivant sur son lieu de travail,un alpage de Haute-Savoie,reconnue comme accident du travail.
« Dans l’écrasante majorité des cas,les bergers sont contraints de travailler un ou plusieurs jours avant le début de leur contrat de travail,donc sans rémunération ni protection sociale »,écrit le syndicat des gardiens et gardiennes de troupeaux CGT,qui dénonce la « généralisation » de ce « travail dissimulé ». Cela,pour prendre connaissance de la montagne « en vue de l’établissement d’un plan de pâturage »,installer « le matériel de contention » des bêtes,remettre en fonction les équipements essentiels (eau,électricité),prendre possession des lieux en y apportant ses affaires…
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