Le lieu où doit prendre forme le projet touristique de téléski fluvial,dans la vallée du Lot,entre Luzech et Albas,le 10 octobre 2024. REMY GABALDA / MAXPPP A la recherche d’une trouée,Laurent (qui préfère taire son nom) grimpe le chemin étroit et caillouteux sur le flanc de la cévenne de Caïx (Lot),une falaise de calcaire de 197 mètres de hauteur. Il s’arrête entre deux arbres,où l’horizon s’éclaircit. En contrebas,dans le méandre du Lot,se niche une base de loisirs installée à Caïx depuis 1986. Désertée par ses utilisateurs en ce début d’automne,elle fait l’objet d’une réhabilitation en raison de sa vétusté,mais aussi d’un projet de création de téléski nautique sur la partie la plus large et la plus profonde de la rivière. « Je ne comprends pas cette idée »,confie cet habitant du hameau de Luzech.
Cette infrastructure,la première en France sur une rivière,se composerait de deux parcours : un aller-retour pour les débutants et une boucle de 470 mètres. La solution technique envisagée est de dresser huit pylônes de 2 tonnes chacun,hauts de 12 mètres,enfoncés dans des socles en béton fixés de part et d’autre des deux berges.
« J’ai fui le béton en quittant la région parisienne. Or,il me rattrape. C’est terrible et cela ne me convient pas,conteste Laurent,propriétaire de gîtes et membre de L’Appel de la forêt,un collectif départemental qui rassemble plus d’une centaine de sympathisants écologistes. Cela va à l’encontre du tourisme que les gens viennent trouver chez moi,tourné vers la nature et le patrimoine. »
L’opposant relève plusieurs manques dans le chapitre consacré au téléski. « Alors qu’on est dans une zone ultraprotégée – la partie basse du Lot et la cévenne sont situées dans une zone naturelle d’intérêt écologique,faunistique et floristique –,le dossier minimise fortement les surfaces à artificialiser : il ne fait nullement mention des plateformes et ancrages arrière des poteaux,des pontons arrimés sur les berges,des renforts de protection et d’évitement en cas de crue et d’une dizaine de corps flottants »,énumère-t-il. M. Delluc mentionne également la destruction potentielle des ripisylves – des petits bois installés sur les berges – et l’absence d’évaluation d’impact sur le milieu aquatique.
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