Illustration d’un récepteur du peptide-1 de type glucagon (GLP-1) (en bleu) se liant à une molécule de sémaglutide (en rouge),formant un complexe activé. JUAN GAERTNER/SCIENCE PHOTO LIBRARY L’histoire donnera-t-elle raison à Daniel Drucker ? Cet endocrinologue de l’université de Toronto (Canada) qui travaille depuis des décennies sur les analogues du GLP-1 les a surnommés « le couteau suisse des hormones ». Popularisés sous les noms commerciaux d’Ozempic et de Wegovy (sémaglutide) ou encore de Saxenda (liraglutide),ces médicaments miment le GLP-1. Celle-ci est une hormone sécrétée par l’intestin lors de la prise d’aliment qui contrôle le taux de glucose dans le sang et stimule la production d’insuline.
Ces médicaments ont fait leurs preuves pour soigner les malades atteints de diabète de type 2,une maladie liée à une mauvaise utilisation de l’insuline par l’organisme. On les retrouve parmi les dernières avancées thérapeutiques dans le traitement de l’obésité. En France,la commercialisation du Wegovy,le petit frère de l’Ozempic,vient d’ailleurs d’être lancée.
Depuis des mois,des études alimentent la chronique sur les effets thérapeutiques éventuels de cette famille de médicaments sur d’autres pathologies : impact sur les addictions en réduisant les crises de manque,effet bénéfique sur le risque cardiovasculaire,effets sur le syndrome des ovaires polykystiques,l’arthrose,la dépression,ou sur les maladies du foie. Ces analogues d’hormones digestives auraient aussi un effet protecteur contre les maladies neurodégénératives.
« Il y a pas mal de données qui commencent à s’agréger dans la littérature montrant que le sémaglutide et d’autres agonistes GLP-1 auraient un effet bénéfique sur le déclin cognitif et peut-être même sur le déclin cognitif dû à la maladie d’Alzheimer »,atteste Nicolas Villain,neurologue à l’hôpital Pitié-Salpêtrière.
Les chercheurs ont passé au crible les dossiers électroniques de plus d’un million de patients américains atteints de diabète de type 2. Leur constat : les patients qui avaient bénéficié d’un traitement au sémaglutide présentaient un risque significativement plus faible de développer la maladie d’Alzheimer que ceux traités avec l’un des sept autres médicaments. Et ce quels que soient leur sexe,leur âge ou leur niveau d’obésité.
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