Un manifestant montre des QR codes pour envoyer aux députés des courriels de protestation contre les coupes budgétaires du conseil municipal,à Birmingham (Royaume-Uni),le 5 mars 2024. JOHN HARRIS/REPORT DIGITAL-REA Jean Cross reçoit dans son modeste pavillon de la banlieue sud de Birmingham,pas très loin de la chocolaterie Cadbury et du campus universitaire de la deuxième ville d’Angleterre (101 conseillers municipaux pour 1,15 million d’habitants). Vêtue d’un tee-shirt « Save Harborne Day Centre »,cette énergique sexagénaire s’est engagée à corps perdu dans une campagne pour sauver le centre de jour pour adultes handicapés que son frère,Robert,62 ans,tétraplégique,fréquente depuis quarante-trois ans.
Le 15 octobre,le conseil municipal de Birmingham a annoncé sa fermeture définitive au 31 mars 2025,avec trois autres centres pour adultes sur les neuf que compte la commune. « Robert va au centre de 9 h 30 à 14 h 30,ce sont mes seules heures de repos. Il a toutes ses habitudes à Harborne,comme les dizaines d’autres patients,tous lourdement handicapés »,explique Mme Cross.
La ville propose de répartir les patients dans l’un des cinq centres maintenus ouverts. « Le temps dans les transports spécialisés va considérablement s’allonger,Robert ne peut pas passer des heures chaque jour dans le bus »,s’inquiète sa sœur. En cette fin du mois d’octobre,Mme Cross ne baisse pas les bras : « Je me battrai jusqu’au bout. Je n’ai rien à perdre. » Elle a prévu d’assister,début novembre,à la réunion du conseil municipal afin de continuer à dénoncer la fermeture d’un centre vital pour ses usagers,et dont le fonctionnement coûte un demi-million de livres sterling par an (environ 600 000 euros). « C’est tellement moins cher que des soins à domicile ou la gabegie du logiciel Oracle »,soupire cette mère de famille.
Il vous reste 75.4% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.