Le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,Patrick Hetzel,à l’Elysée,le 6 novembre 2024. JULIEN MUGUET POUR « LE MONDE » Sur le trottoir,en face de la Sorbonne,des lauréats de la promotion 2024 de l’Institut universitaire de France se sont rassemblés pour lire à haute voix le discours qu’ils n’ont pas été autorisés à adresser,dans le grand amphithéâtre,au ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche. Vendredi 18 octobre,les signataires – 68 enseignants-chercheurs sélectionnés par un jury international pour la qualité exceptionnelle de leurs recherches – voulaient profiter de la cérémonie pour lui exprimer leur « vive inquiétude,suscitée par [s]es implications et prises de position ».
Depuis sa nomination comme ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche au sein du gouvernement de Michel Barnier,le 21 septembre,l’ex-député (Les Républicains,LR) du Bas-Rhin,âgé de 60 ans,alimente les polémiques. Samedi 12 octobre,il s’est ainsi rendu à la tribune du congrès de l’UNI,syndicat étudiant marqué à droite,qui,lors de l’élection présidentielle de 2022,n’avait pas appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour face à la candidate du Rassemblement national,Marine Le Pen.
Le 1er novembre,sur CNews,Patrick Hetzel a regretté que le directeur de Sciences Po ait levé – dans l’attente des conclusions de la section disciplinaire – la suspension prise à l’encontre de quatre étudiants accusés d’avoir filmé,lors d’un « forum carrière »,une mobilisation du comité Palestine pointant du doigt l’implication de sociétés françaises dans la guerre entre Israël et le Hamas. « A titre personnel,je serais favorable à leur exclusion,a déclaré le ministre à l’antenne. Depuis mon arrivée,je ne fais que rappeler la loi et indiquer qu’il faut de la fermeté et qu’à aucun moment nos établissements ne doivent être instrumentalisés. » Dans la foulée,sur le réseau social X,il a dénoncé le choix du conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg de rompre ses liens avec l’université israélienne Reichman,décision qu’il assimile à une « prise de position politique ».
Il vous reste 69.71% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.