Passage de câbles à haute tension en souterrain sur l’interconnexion électrique France-Espagne,à Baixas (Pyrénées-Orientales),le 19 janvier 2023. JULIEN GOLDSTEIN POUR « LE MONDE » Elle paraît loin,l’année 2022,ce millésime catastrophique pour la France,qui avait dû importer du courant davantage qu’elle n’en avait exporté pour la première fois depuis plus de quarante ans. Le pays a désormais retrouvé son rang de premier exportateur d’électricité en Europe. Une énergie largement bas carbone,donc efficace contre le réchauffement climatique,principalement grâce au nucléaire et à l’hydraulique.
Comment expliquer,dès lors,le record potentiel de 2024 ? Il repose à la fois sur une production en hausse et sur une consommation en relative stagnation par rapport à 2023. Malgré leur « côté positif »,les chiffres des exportations signifient que « l’électrification et donc la décarbonation des usages ne progressent pas ou progressent très peu dans le pays »,tempère ainsi Mathias Laffont,délégué général adjoint de l’Union française de l’électricité.
En tenant compte des variations météorologiques,la consommation annuelle devrait boucler l’année autour de 450 TWh,plus ou moins comme en 2023. Cette projection confirme surtout une baisse d’environ 6 % par rapport à la moyenne de la période 2014-2019 – une tendance également observable dans « les pays limitrophes »,souligne EDF. Difficile,en revanche,de jauger avec précision les raisons d’un tel repli. Car la sobriété peut être volontaire… ou bien subie,lorsque les prix de l’énergie s’emballent et deviennent dissuasifs. Chez les clients industriels,elle peut être « le signe d’un ralentissement de la conjoncture économique »,note Christophe Bouneau,professeur d’histoire économique à l’université Bordeaux-Montaigne.
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