En crise, la grande distribution est contrainte de réinventer son modèle économique

2024-11-15    HaiPress

Au sol,l’enseigne d’un supermarché Casino remplacé par un Intermarché,à Toulouse,le 1ᵉʳ octobre 2024. FRED SCHEIBER / SIPA Du renouveau – le nom de son plan stratégique –,il en fallait au groupe Casino,qui a frôlé la sortie de route début 2024 et s’est vu contraint de céder en urgence l’ensemble de ses hypermarchés et supermarchés. Moins de huit mois après l’arrivée aux commandes,le 27 mars,de son nouvel actionnaire (un consortium emmené par l’homme d’affaires Daniel Kretinsky),le groupe a dévoilé,jeudi 14 novembre,ses grandes orientations à trois ans,censées lui permettre de revenir à l’équilibre en 2026. L’objectif du distributeur,dont le volume d’affaires (incluant le chiffre d’affaires de ses franchisés) a été quasiment divisé par deux en un an – passant de 20 à 13 milliards d’euros –,est d’atteindre les 15 milliards d’euros en 2028,avec un résultat opérationnel de 500 millions d’euros.

Délesté des grandes surfaces dont il était propriétaire (425 magasins depuis septembre 2023),Casino est devenu un groupe où 83 % des 7 700 points de vente sont désormais aux mains de franchisés – 50 % chez Monoprix,76 % chez Franprix,et 92 % chez Casino,Vival ou Spar. « Nous ne sommes pas un groupe d’enseignes,mais un groupe de marques (Monoprix,Franprix,Naturalia,Casino,Vival,Spar,Cdiscount) »,a martelé,jeudi,Philippe Palazzi,le directeur général.

Sa priorité est de se concentrer sur le commerce de proximité : « Quarante-deux millions de Français sont à moins de dix minutes d’un de nos magasins »,et Cdiscount est « dans leur poche par le biais du téléphone portable ». Celui qui a fait une grande partie de sa carrière chez Metro résume ainsi son objectif : « Tout ce qui se voit du point de vue du client doit être différencié,et tout ce qui ne se voit pas doit être mutualisé. » Comme dans le textile,en somme,explique-t-il : un client peut se rendre dans deux boutiques,l’une Claudie Pierlot,l’autre Sandro,d’une même rue,sans savoir qu’elles appartiennent au même groupe.

Dans les magasins,l’offre de restauration rapide à emporter sera étoffée. « Mon concurrent direct,c’est Cojean ou Prêt à Manger. Monoprix doit être capable,demain,de proposer un café latte à 4 euros »,a précisé M. Palazzi. En parallèle,ses points de vente vont accentuer le développement des services : location d’un appareil à raclette ou d’une perceuse pour le week-end,casiers de livraison des plateformes de commerce en ligne,mais aussi retrait d’argent liquide à la caisse,lors du règlement des achats par carte dans les zones rurales où les distributeurs de billets et les bureaux de poste ont disparu.

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