En intitulant le rapport sur le plan d’épargne-retraite (PER) qu’elle a publié,début novembre,« L’épargne-retraite,entre produit financier et complément de retraite,un dispositif coûteux aux objectifs à clarifier »,la Cour des comptes a immédiatement donné le « la » d’une partition déclinée en trois questions clés auxquelles elle apporte systématiquement une réponse mitigée.
S’interrogeant,en premier lieu,sur le fait que la loi Pacte ait favorisé – ou pas – le développement de l’épargne-retraite,la Cour des comptes admet qu’« après avoir connu un essoufflement dans les années 2010 les dispositifs d’épargne-retraite ont bénéficié depuis 2019 d’une nouvelle impulsion à mettre au crédit de [la loi] ». Mais le rapport n’en juge pas moins l’impact de la réforme trop limité.
Rappelant que « compte tenu des avantages fiscaux qui lui sont associés » cette épargne-retraite génère « un coût élevé pour l’Etat »,estimé au minimum à 1,8 milliard d’euros chaque année,la Cour des comptes souligne ainsi que seuls « 13 % des actifs occupés détiennent un plan d’épargne-retraite d’entreprise et 10 % un produit individuel ».
Tout en « permettant de compléter la retraite de ceux qui bénéficient d’un taux de remplacement faible [pourcentage du revenu d’activité perçu lors de la retraite] »,l’épargne-retraite apparaît à la Cour des comptes,« avant toute chose »,comme « un instrument de placement et d’épargne,dont la fiscalité avantageuse permet à des épargnants aisés et relativement âgés de bénéficier d’avantages fiscaux ». Elle prône donc sans ambages un « resserrement de ce régime » afin d’éviter « certains excès qui détournent les dispositifs de leur fonction de préparation de la retraite ».
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