Usine Samsung Electronics dans la province vietnamienne de Bac Ninh (Vietnam),le 11 juin 2024. NHAC NGUYEN / AFP Les grandes économies exportatrices de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN) ont largement capitalisé sur la fermeté de Trump à l’égard de la Chine lors de son premier mandat. Les taxes douanières puis les restrictions sur la fourniture de composants high-tech à la Chine,entérinées par le gouvernement Biden,ont favorisé dans ces pays à bas coûts des alternatives rapides et viables à la production chinoise – une stratégie connue sous le nom de « Chine + 1 ».
En promettant lors de sa campagne 60 % de droits de douane pour les produits chinois et 10 % pour les autres,le président élu américain va-t-il encore accélérer ce phénomène de délocalisation au profit de l’Asie du Sud-Est ? Ou les plus performants des exportateurs du Sud-Est asiatique ne risquent-ils pas de se retrouver dans le même panier que la Chine ? La question préoccupe à Kuala Lumpur,à Djakarta et à Bangkok – mais sans doute nulle part plus qu’à Hanoï.
Champion de la croissance en Asie du Sud-Est,le Vietnam a été l’un des grands gagnants de la diversification des équipementiers de l’électronique en dehors de Chine : le sud-coréen Samsung,le taïwanais Foxconn et l’américain Intel ont investi des milliards dans la téléphonie et les composants électroniques,devenus le premier poste d’exportation du Vietnam.
« Mais si la rhétorique populiste et les politiques protectionnistes de Trump se mettent à cibler les exportations vietnamiennes,de la même manière qu’elles l’ont fait pour le Mexique et l’Union européenne lors de sa campagne,cette opportunité pourrait rapidement se transformer en une grande vulnérabilité »,poursuit-il. Le Vietnam figure au quatrième rang des déficits commerciaux enregistrés par les Etats-Unis,derrière ceux avec le Mexique,l’Union européenne,et enfin,le « champion » chinois.
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