A l’heure où les avis d’échéance 2025 d’une partie des assureurs sont distribués,le chiffre fait tache. La fréquence des dégâts des eaux en France a fait un bond de 20,4 % depuis le début de l’année 2024,selon les dernières statistiques de la fédération France Assureurs. Cette évolution va à contre-courant de toutes les autres grandes catégories de sinistres dans l’assurance multirisque habitation,puisque,parallèlement,les vols affichent une baisse de 2,9 % sur les onze premiers mois de l’année et les incendies une chute de 10,9 %. Même les « TGN » (tempête,grêle et neige),des sinistres climatiques non couverts par le régime de garantie des catastrophes naturelles,enregistrent un recul de 4 %.
Toutes catégories confondues,le nombre de sinistres touchant l’habitation en France augmente ainsi de 6,1 %. Les dégâts des eaux sont,depuis longtemps déjà,les sinistres les plus fréquents dans l’habitation en France,même si leur coût moyen (1 204 euros en 2023) est inférieur à celui des incendies.
Ces chiffres ne prennent pas en compte les catastrophes naturelles ; rien à voir donc avec les inondations spectaculaires des derniers mois dans les Hauts-de-France,dans la Charente ou,plus récemment,dans l’Ardèche.
Facteur aggravant : l’inflation des dernières années,qui n’a épargné ni les prix des matériaux ni ceux de la main-d’œuvre,a pu empêcher une partie des assurés d’entretenir toitures,façades et canalisations,explique Isabelle Paucton,responsable des sinistres généralistes à la MAIF. Or,« l’important en cas de sinistre est de traiter la cause du dégât des eaux,et pas seulement le dégât en lui-même : il faut réparer correctement la toiture et ne pas se limiter,par exemple,au périmètre de la tuile envolée »,explique-t-elle.
Hausse des prix et bond de la fréquence : les dégâts des eaux vont donc encore contribuer à l’augmentation générale des primes d’assurance habitation. Selon le cabinet spécialisé Addactis,les tarifs de l’assurance habitation devraient augmenter de 8 % à 10 % en 2025.
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