Sur le front de l’emploi,l’année 2024 est celle du ralentissement. Le marché du travail,tout d’abord,est dans une situation morose après trois années dynamiques depuis la crise due au Covid-19. Un recul qui s’accompagne de la fin de l’épisode inflationniste. En octobre,l’inflation atteint seulement 1,2 % sur un an. Un contexte qui amène le smic à freiner lui aussi. Depuis fin 2020,le salaire minimum a augmenté de 17 % à la faveur de neuf revalorisations,une croissance bien plus forte que pour les autres salaires. Au deuxième trimestre,la hausse du smic n’était que de 1,1 % sur un an,contre 2,9 % pour le salaire mensuel de base. Conséquence plutôt positive : le nombre de salariés au smic baisse également.
Selon le groupe d’expert sur le smic,qui a remis son rapport annuel au gouvernement et aux partenaires sociaux jeudi 28 novembre,ils étaient 14,6 % des salariés du privé (hors agriculture),soit 2,7 millions de personnes,à être concernés par la revalorisation du salaire minimum au 1er janvier 2024. C’est-à-dire 400 000 travailleurs de moins qu’un an auparavant,qui avait été une année record,avec 17,3 % des salariés du privé.
Ce chiffre ne prend toutefois pas en compte la hausse de 2 % du salaire minimum du 1er novembre. Celle-ci avait été décidée par Michel Barnier en anticipation de la revalorisation automatique prévue en janvier. « Compte tenu de la hausse modérée,il ne devrait pas y avoir de changement notable dans la proportion de salariés au smic »,précise le président du groupe d’experts,Stéphane Carcillo. L’économiste,qui a succédé à Gilbert Cette,nommé à la tête du Conseil d’orientation des retraites,dirigeait son premier rapport cette année.
C’est cette mécanique qui explique,en grande partie,la « smicardisation » du pays. Lorsque l’inflation recule,le smic augmente de manière beaucoup plus modérée alors qu’on observe une croissance des autres salaires à retardement. Ainsi,de nombreux salariés sortent du smic pour retrouver des rémunérations supérieures. « La France reste un pays où les salaires sont très concentrés autour du smic,tempère Stéphane Carcillo. Les choses redescendent à la faveur d’un smic moins dynamique,mais cela reste très haut. »
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