Emmanuel Macron,dans la nef de la cathédrale Notre-Dame,à Paris,le 29 novembre 2024. CHRISTOPHE PETIT TESSON/AFP « On y est. » Ce vendredi 29 novembre,Emmanuel Macron est si ému d’avoir remporté son pari,qu’il n’a pas voulu attendre. Une semaine avant la grandiose cérémonie prévue le 7 décembre pour la réouverture de Notre-Dame de Paris,où seront conviés une centaine de chefs d’Etat,le président de la République savoure,seul,ou presque,le fruit du travail titanesque opéré par les compagnons,artisans,charpentiers,maîtres verriers,cordistes et autres experts des monuments historiques pour restaurer le joyau architectural ravagé par les flammes,cinq ans et demi plus tôt.
« Que c’est beau »,s’émerveille-t-il,depuis le parvis de la cathédrale en levant les yeux au ciel,comme pour remercier Dieu,alors que les caméras s’immiscent dans la nef de Notre-Dame. Tête nue,sans casque,le voici qui déambule,ébloui,devant l’autel,sous la charpente,dans les chapelles,admirant le marbre nettoyé et la blondeur retrouvée de l’édifice. Valorisant chaque corps de métier,il salue la prouesse réalisée.
Officiellement,cette septième et dernière visite du chantier par Emmanuel Macron,accompagné de la maire la capitale,Anne Hidalgo,de l’archevêque de Paris,Mgr Laurent Ulrich,et de Philippe Jost,le président de l’établissement public pour la reconstruction de Notre-Dame – il a remplacé le général Jean-Louis Georgelin,mort en 2023 –,vise à remercier les mécènes et les quelque 2 000 personnes ayant travaillé jour et nuit,de près ou de loin,sur l’ouvrage reconstruit à l’identique en respectant les méthodes d’antan.
C’est un éloge à la générosité et au savoir-faire français. La fin d’un cycle,aussi,avant que la cathédrale ne soit « rendue » à l’Eglise. Plus officieusement,l’événement,décrit par l’Elysée comme une « journée d’éclat »,sert d’estrade politique à un président en mal de reconnaissance. L’exploit de Notre-Dame est aussi le sien,appuie la garde rapprochée du chef de l’Etat,qui martèle que c’est « le président qui a donné l’impulsion ».
Depuis l’allée centrale,devant un parterre d’architectes,de logisticiens,de restaurateurs ou de charpentiers fiers de dévoiler le résultat de cinq années de labeur,Emmanuel Macron rappelle la tragédie de 2019,ce « cauchemar »,se souvient-il. Le feu qui avait embrasé l’édifice avait provoqué un émoi international,suscitant,chez le premier ministre de l’époque,Edouard Philippe,une crise de tremblements que l’intéressé confesse dans son ouvrage Des lieux qui disent (JC Lattès,2023).
Il vous reste 55.02% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.