Le président des Etats-Unis,Joe Biden,salue le ministre angolais des affaires étrangères,Tete Antonio,à l’aéroport international de Luanda,le 2 décembre 2024. ELIZABETH FRANTZ / REUTERS Un dernier tour en Afrique avant de quitter la Maison Blanche. Joe Biden est arrivé en Angola,lundi 2 décembre dans la soirée,pour un déplacement jusqu’au mercredi 4 décembre. Initialement prévu en octobre,celui-ci avait été reporté à cause du passage d’un ouragan en Floride. Depuis la visite de Barack Obama au Kenya,en 2015,aucun président des Etats-Unis n’avait plus mis le pied en Afrique.
M. Biden doit annoncer des investissements dans la modernisation d’un corridor ferroviaire de 1 300 km traversant l’Angola,de sa façade atlantique jusqu’à sa frontière avec la République démocratique du Congo (RDC),et contrer ainsi l’influence de la Chine dans le pays et sur le reste du continent.
La promesse du corridor,également financé par l’Union européenne,tient en cette formule magique : transporter les minerais stratégiques,comme le cuivre ou le cobalt,de la RDC jusqu’au port de Lobito en quarante-cinq heures au lieu de quarante-cinq jours. Une ligne de chemin de fer qui va aussi servir à acheminer,dans l’autre sens,les produits chimiques et le diesel afin de faire fonctionner les générateurs utilisés dans les mines. La Zambie pourrait,dans un deuxième temps,être connectée à ce corridor.
Encore faut-il que le tronçon en RDC soit,lui aussi,modernisé et que des locomotives,aussi puissantes que celles opérant en Angola,y soient mises en circulation pour que le « pari des quarante-cinq heures » soit tenu. Ceux qui,en RDC − notamment des responsables politiques −,prospèrent grâce à leurs flottes de camions transportant les minerais d’un côté de la frontière à l’autre voient d’un mauvais œil la modernisation de ce corridor.
Les Occidentaux veulent sécuriser leurs approvisionnements en minerais stratégiques pour développer,chez eux,la production de véhicules électriques,de puces électroniques ou encore les puissants centres de données,utilisés pour l’intelligence artificielle. En assurant le transit entre les mines de RDC ou de Zambie et les usines des Occidentaux,l’Angola veut de son côté désenclaver plusieurs de ses provinces isolées et offrir ainsi des débouchés aux agriculteurs,à la fois sur le marché intérieur et à l’exportation. Avec ses 30 millions d’hectares de terres arables,dont seulement 17 % sont cultivées,le potentiel de l’agriculture y est immense,du café au miel,en passant par le maïs.
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