Au lycée des Lumières,à Mamoudzou,le 19 décembre 2024,après le passage du cyclone Chido. MORGAN FACHE/DIVERGENCE POUR « LE MONDE » « Quand je rentre chez moi,mon esprit part à Mayotte. Dès que je suis seule,l’anxiété survient. » Comme la plupart des 5 500 jeunes Mahorais qui poursuivent leur cursus dans l’Hexagone,Naslat Maroine,étudiante de 23 ans en journalisme et communication dans une école parisienne,est intimement ébranlée par le cyclone Chido,qui a ravagé son île le 14 décembre.
Depuis plus d’une semaine,les conséquences de la catastrophe ont envahi le quotidien de ces étudiants qui vivent à plus de 8 000 kilomètres de Mayotte et de leurs familles. Tous se retrouvent confrontés au manque d’informations concernant la situation sur place,à un sentiment d’impuissance dû à l’éloignement et à des difficultés matérielles et psychologiques renforcées par leur isolement à l’heure où les vacances de Noël ont vidé les facs et les cités universitaires.
Alors que l’électricité était encore coupée,dimanche 22 décembre,pour 68 % des foyers mahorais,peu d’entre eux ont réussi à avoir des nouvelles de leurs proches. Assani Maoulida,qui étudie la littérature anglaise à l’université Paris-VIII,a ainsi « passé de nombreuses nuits blanches à chercher des informations sur Internet plutôt qu’à réviser [ses] partiels ». Lui qui,à 18 ans,n’avait jamais voyagé avant d’arriver dans la capitale,avait des attentes considérables pour sa première année universitaire. Chido est venu tout chambouler.
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