C’est probablement l’une des professions le plus souvent associées au passé : un petit atelier en centre-ville,de vieux outils et des étagères pleines de chaussures en cuir. Les cordonniers ont presque disparu : de 20 000 à 30 000 dans les années 1950-1960,ils étaient près de 5 000 en 2023. Mais l’histoire de ceux qui réparent,recollent ou reprisent les chaussures n’en est pas à sa première turbulence.
Face à l’émergence des chaussures bon marché dans les années 1980,les cordonniers ont su ajouter une panoplie de services pour compléter leur chiffre d’affaires et maintenir leur commerce : vente de chaussures,de tampons encreurs,doubles de clés,gravure de plaques d’immatriculation,piles,plus récemment relais colis… Ce qui a donné à ce métier son nom officiel : cordonnier multiservices.
« Dans les années 2000,la baisse s’est stabilisée,explique Jean-Pierre Verneau,président de la Fédération française de la cordonnerie. Il y a eu un regain d’intérêt pour la réparation,une évolution dans les colles et matières premières,les cordonniers ont commencé à prouver qu’ils pouvaient aussi réparer des baskets et des sneakers. »
Les cordonniers sont ainsi en permanente adaptation à la demande,d’autant plus ces dernières années : « J’avais analysé qu’il y avait une très forte demande dans le sport et le matériel de montagne »,explique Clément Boutry,qui a ouvert sa boutique en 2019 à Chambéry. Il voit passer trois types de clients : « Des personnes âgées qui ont toujours eu l’habitude,des gens de 40-50 ans ayant des enfants à l’école,qui les poussent vers la réparation,et de plus en plus de moins de 30 ans qui achètent de l’occasion,et sont prêts à investir plus que le prix de l’occasion. »
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