Le président polonais,Andrzej Duda (assis),et l’amiral américain Stuart Munsch,lors de l’ouverture de la base hébergeant le système antimissile Aegis,à Redzikowo (Pologne),le 13 novembre 2024. ADAM WARZAWA / EPA Le brutal pivot de la politique étrangère des Etats-Unis depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump est un séisme qui ébranle autant les états-majors que l’ensemble des acteurs de l’industrie de défense européenne. Au-delà du trou que pourrait représenter le retrait de 20 000 soldats américains du continent – ce chiffre,avancé par certains officiels du Pentagone,signifierait un retour aux effectifs d’avant-guerre en Ukraine –,c’est l’alignement de plus en plus prononcé de Washington sur les intérêts de Moscou qui suscite beaucoup d’inquiétude et a amorcé,dans de nombreuses capitales,un examen inédit des moyens de limiter les dépendances.
A l’issue de la réunion à Paris,mercredi 12 mars,des ministres de la défense du groupe informel dit « E5 » (Pologne,Allemagne,France,Royaume-Uni et Italie),créé au lendemain de l’élection du président américain,le ministre de la défense allemand,Boris Pistorius,a affirmé qu’il avait proposé,depuis la mi-février,une « feuille de route » sur le sujet au secrétaire à la défense américain,Pete Hegseth. Un document destiné à essayer d’organiser le nouveau « partage du fardeau » réclamé par Washington,tout en évitant de créer « des lacunes capacitaires » et de permettre une transition « progressive pour savoir qui fait quoi et compenser les pertes ». Le plan « réarmer l’Europe »,présenté le 4 mars,par la Commission européenne avec l’objectif de lever jusqu’à 150 milliards d’euros pour de nouveaux investissements sur les marchés,s’inscrit dans le même esprit.
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