Des manifestants lors d’un rassemblement en soutien aux victimes de violence dans les établissements d’éducation privés à Paris,le 10 mars 2025. KIRAN RIDLEY / AFP C’est la réplique parlementaire au séisme de l’affaire de Bétharram. Fin février,une commission d’enquête a été créée dans le sillage des révélations de violences physiques et sexuelles présumées dans cette institution scolaire privée sous contrat des Pyrénées-Atlantiques pendant plus de six décennies. Sa mission : évaluer les carences des services de l’Etat en matière de suivi des signalements et contrôles d’établissements – privés comme publics – afin d’y éliminer la violence contre les élèves. Avec déjà 70 personnes auditionnées,le premier ministre,François Bayrou,et plusieurs anciens ministres de l’éducation nationale seront entendus à leur tour,en mai.
La parole qui a émergé dans le cadre de ces auditions,notamment de collectifs d’anciens élèves,cible en majorité des établissements privés catholiques et des internats. Il est fait état à la fois d’agressions sexuelles,de maltraitance et de violences présumées qui s’apparentent à des « châtiments corporels »,proscrits à l’école depuis le début du XIXe siècle.
Ces révélations ont poussé la ministre de l’éducation nationale,Elisabeth Borne,à parler d’une « une forme de “MeToo” scolaire »,fin mars. « L’affaire de Bétharram,qui fait suite à d’autres affaires de violences sexuelles dans l’Eglise,prend en importance à la faveur du mouvement MeToo. Il n’est pas certain que la question des punitions et des violences éducatives auraient eu le même retentissement sans cette attention nouvelle portée aux violences sexuelles,analyse l’historien de l’éducation Claude Lelièvre.
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