La rabbine Delphine Horvilleur,à Paris,le 3 juin 2024. HENRIQUE CAMPOS/HANS LUCAS Ce n’était qu’une « question de temps avant que les divisions et les déchirures internes à Israël se répercutent sur les diasporas juives et donc les Français juifs »,estime le philosophe Alain Finkielkraut. Une question de temps,surtout,avant que ces « déchirures » s’expriment publiquement. Dans une tribune intitulée « Gaza/Israël : Aimer (vraiment) son prochain,ne plus se taire »,publiée le 8 mai dans Tenoua,la revue dont elle est directrice de la rédaction,la rabbine Delphine Horvilleur dénonce la « déroute politique » et la « faillite morale » de l’Etat hébreu,et appelle à un « sursaut de conscience » face à la « tragédie endurée par les Gazaouis ». « Je me suis tue,mais,aujourd’hui,il me semble urgent de reprendre la parole (…) par amour d’Israël »,écrit-elle dans un texte salué dans la foulée par le dessinateur Joann Sfar sur X et Instagram. « Nous devons être nombreux à prendre la parole contre la fuite en avant à laquelle nous assistons. (…) Nos représentants ne doivent plus rester silencieux. »
La journaliste Anne Sinclair s’est également exprimée sur Instagram,le 8 mai : « Nous sommes meurtris,déchirés,par l’action que mène le gouvernement israélien à Gaza. (…) La forme des actions que mène l’armée israélienne à Gaza à la demande du gouvernement de Nétanyahou est indéfendable. » Et ajoute : « Nous nous sommes tus,car l’antisémitisme qui gagne du terrain (…),nous a contraints à faire bloc »,puis : « Les juifs ont trop souffert pour ne pas supporter qu’on fasse du mal en leur nom. » Le même jour,dans les colonnes de L’Express,l’historien spécialiste de l’antisémitisme Marc Knobel publiait « Face à la radicalisation d’Israël,les juifs ne peuvent plus se taire ». « Mon engagement en faveur de l’existence d’Israël,dans la paix et la sécurité,n’a jamais faibli. Pourtant,au vu de la situation actuelle,je suis convaincu que les juifs établis à l’étranger ont non seulement le droit,mais aussi le devoir de s’exprimer »,plaide-t-il.
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