Le centre d’innovation Goodyear à Colmar-Berg (Luxembourg),le 14 mai 2024. JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP Le scandale des pneus défectueux explose à la face de Goodyear. Deux représentants de la multinationale américaine sont convoqués,mardi 13 mai,par un juge de Besançon,Marc Monnier,en vue d’une éventuelle mise en examen pour « homicide involontaire »,« tromperie sur les qualités substantielles d’une marchandise » et « pratiques commerciales trompeuses ». De nouveaux éléments de l’enquête judiciaire,dont Le Monde a eu connaissance,viennent conforter les lourds soupçons pesant sur Goodyear.
Le numéro trois mondial des pneumatiques est suspecté d’avoir laissé en circulation des dizaines de milliers de pneus entachés d’un vice de fabrication,qui ont provoqué dans le monde entier de nombreux accidents,dont certains mortels. Les deux personnes morales susceptibles d’être poursuivies sont la SAS Goodyear France,distributrice dans l’Hexagone,et Goodyear Operations SA,dont le siège est au Luxembourg,qui a produit les pneus incriminés.
Le 26 juin 2024,dans un procès-verbal de synthèse – que Le Monde révèle –,les gendarmes de la section de recherches de Versailles ont d’abord souligné que « Goodyear aurait dû engager une campagne de rappel comme cela est prévu par le code de la consommation et le code de la route. La campagne aurait permis de stopper immédiatement la mise en circulation et l’utilisation de ces pneumatiques,sauvant ainsi,à coup sûr,de nombreuses vies humaines ».
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