Un membre du syndicat CGT,lors d’une manifestation à Marseille,le 1er octobre 2024. MIGUEL MEDINA / AFP La démocratie sociale vient d’être ébranlée par un séisme de forte magnitude. Les élections dans les très petites entreprises (TPE),qui se sont tenues du 25 novembre au 9 décembre,ont suscité une indifférence encore plus massive que lors des précédentes consultations,l’abstention battant un nouveau record,à 95,93 %. Rendu public,vendredi 20 décembre,avec le score de chaque organisation en lice,ce pourcentage stratosphérique plonge dans le dépit bon nombre de syndicalistes,qui avaient essayé d’encourager les quelque 5,4 millions de salariés concernés à s’exprimer. Dans ce contexte,le fait que la CGT demeure en tête,en creusant l’écart avec la CFDT et l’UNSA,est presque relégué au second plan.
Ce scrutin,qui a eu lieu pour la quatrième reprise,s’est toujours soldé par une participation très faible et déclinante : 10,4 % en 2012,puis 7,3 % en 2016-2017 et 5,4 % en 2021. Il y a trois ans,les acteurs en présence avaient estimé que la crise sanitaire avait été un des puissants facteurs de démobilisation. Et à l’occasion de la consultation antérieure – à cheval sur deux années civiles –,c’est le calendrier des opérations de vote,repoussé,au dernier moment,sur la période de Noël,qui avait été mis en avant. Mais cette fois-ci,ni le Covid-19 ni la trêve des confiseurs ne peuvent être invoqués pour comprendre une telle désaffection (4,07 % de votants). « C’est décevant »,confie,avec retenue,Luc Mathieu,secrétaire national de la CFDT. Un « fiasco »,lance,sur un ton plus direct,Solidaires,dans un communiqué diffusé vendredi.
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