BORIS SEMENIAKO A Pontoise,dans le Val-d’Oise,le 16 janvier 2015,des centaines de personnes sont venues rendre un dernier hommage à Charb. Neuf jours plus tôt,le dessinateur a été abattu dans la petite rédaction de Charlie Hebdo,à Paris,au côté de 11 compagnons d’infortune,tous tombés sous les balles de kalachnikov des frères Kouachi.
Après la sidération,l’heure est à la tristesse et au recueillement. Ce 16 janvier,dans un épais silence,Jean-Luc Mélenchon prononce d’une voix bouleversée l’oraison funèbre de son ami. « Charb,tu as été assassiné par nos plus anciens,nos plus cruels,nos plus constants,nos plus bornés ennemis,les fanatiques religieux,crétins sanglants,qui vocifèrent de tout temps »,lance-t-il devant le cercueil. Le tribun cite aussi la « laïcité brocardée » et les « laïcards moqués » que Charb défendait. « Merci camarade »,pleure-t-il.
Le 11 janvier,Jean-Luc Mélenchon avait participé à la grande marche républicaine,au côté de l’ensemble du monde politique français,d’une kyrielle de chefs d’Etat étrangers,joignant sa peine à celle exprimée par la marée d’anonymes descendue dans la rue,en soutien à Charlie. Quelques réticences s’étaient bien exprimées dans les interstices de la gauche intellectuelle,mais elles étaient passées inaperçues. L’heure est alors à l’unité nationale et à la communion républicaine.
Il vous reste 87.98% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.