Le tribunal de Besançon,en juillet 2020. SEBASTIEN BOZON / AFP « Putain,monsieur,on va mourir,bordel… On va mourir,monsieur ! » Au premier jour du procès de l’assassinat d’Houcine Hakkar,le 16 décembre,la salle bondée avait été pétrifiée d’émotion. Jurés,parties civiles,journalistes et public se sont retrouvés happés dans cette soirée du 8 mars 2020,comme s’ils étaient assis sur la banquette arrière d’une voiture prise en chasse – par erreur – par deux narcotrafiquants armés d’un fusil-mitrailleur MP5.
Ceux-ci feront feu à vingt-huit reprises. L’enregistrement sonore relaie l’appel au 17 de la future victime,un garagiste sans histoires,achevée d’une balle dans la tête,et de son passager. Quatre minutes de terreur. Suppliques,cris,détonations,puis le silence. La mort en direct.
Durant une semaine,la cour d’assises du Doubs s’est immergée au cœur d’une guerre sanglante entre deux clans surnommés « Picardie » et « La Tour »,avides d’étendre leur zone de chalandise dans la cité de Planoise,à Besançon. Un procès rendu hors normes par l’accès aux messages cryptés échangés entre ces dealeurs… Leur erreur : accorder une confiance aveugle à l’application Sky ECC,finalement décodée par les autorités.
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