Les sénateurs Etienne Blanc (Les Républicains,Rhône) et Jérôme Durain (Parti socialiste,Saône-et-Loire),corapporteurs de la proposition de loi « narcotrafic »,au Sénat,à Paris,le 13 mai 2024. CLÉMENCE LOSFELD POUR « LE MONDE » A ce petit document sont prêtés de grands pouvoirs. Au long de ses 24 articles,la proposition de loi n° 735,encore en cours de finalisation,aurait les propriétés d’un remède de choc « visant à sortir la France du piège du narcotrafic »,comme le promet son sous-titre. Elle accomplirait aussi une autre prouesse : figurer parmi les rares textes législatifs capables d’être votés prestement,grâce à un large consensus,en dépit des vicissitudes de la situation politique.
La proposition de loi contre le narcotrafic,dont la dernière version a été déposée au Sénat le 11 décembre par ses corapporteurs,Etienne Blanc (Les Républicains,LR,se présente comme une mise à jour renforcée de l’arsenal proposé dans la première mouture,datée du 12 juillet,qui listait quatre articles de moins.
Depuis,ses promoteurs ont plaidé l’urgence de leur cause lors d’un rendez-vous dans le bureau de l’éphémère premier ministre Michel Barnier. Surtout,le texte a connu d’incessants allers-retours entre le ministère de l’intérieur,celui de la justice,et le Sénat. Le 8 novembre,la visite à Marseille,largement médiatisée,de Bruno Retailleau et de Didier Migaud,avait symbolisé leur union de circonstance autour de cette lutte commune. La censure du gouvernement,le 4 décembre,aura effacé,du moins pour un temps,leur binôme des écrans. Mais le texte,lui,a survécu.
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